CARCASSONNE

 

Situation

Au Nord des Corbières, sur un éperon rocheux de 150m d'altitude, la cité surveille l'intersection de deux routes commerciales importantes : celle qui mène de Bordeaux à Narbonne (de l'Atlantique à la Méditerranée) et celle, du Nord au Sud, qui rattache l'Espagne à l'Europe.

 

Permis de construire

Le site est probablement utilisé dès l'Antiquité et la ville est déjà un oppidum lorsque les Romains prennent le Narbonnais.

 

Histoire

Grâce à la paix romaine la ville prospère. L'instabilité qui renaît au IIIème siècle provoque la construction d'une enceinte d'un peu plus de 1000m de circonférence, flanquée d'une trentaine de tours et qui compte quatre portes aux quatre points cardinaux. Cette enceinte est construite en petit appareil interrompu par des chaînages de briques.

La ville est ensuite occupée par les Wisigoths, qui résisteront à plusieurs attaques et sièges des Francs au cours du VIème siècle. Au début du VIIIème siècle elle est tout de même prise par les Arabes, qui seront à leur tour chassés par les Francs de Pépin le Bref au milieu du même siècle.

La famille de Trencavel devient rapidement comte de Carcassonne. Au cours des siècles suivants la ville s'étend et deux faubourgs, accolés à la cité et entourés d'une enceinte, sont construits : le bourg St-Michel au Sud et le bourg St-Vincent au Nord.
Lors de la croisade contre les Albigeois, les croisés, après avoir pris Béziers, viennent mettre le siège devant Carcassonne en Août 1209. Dès le lendemain de leur arrivée, les assaillants attaquent le bourg St-Michel et réussissent à le prendre. Ils privent ainsi les assiégés de leur principal accès à l'eau et détruisent le bourg pour éviter une reconquête. Le jour suivant une attaque similaire est tentée sur le deuxième bourg, mais les défenseurs résistent et repoussent l'assaut. C'est d'ailleurs lors de cette bataille que Simon de Monfort s'illustre grâce à son courage en sauvant un chevalier blessé et abandonné par les siens. Les machines de guerre entrent alors en fonction : pierrières et travail de sape viennent à bout de la résistance du bourg St-Vincent. Les assiégés l'abandonnent, le détruisent et reculent dans la cité mieux défendue. Alors que le siège continue, le roi Pierre II d'Aragon, dont le comte Trencavel est le vassal, vient négocier, mais les demandes des croisés sont trop importantes et les négociations ne peuvent aboutir. C'est le manque d'eau dans la cité surpeuplée et la peur du massacre (après l'exemple de Béziers) qui pousse tout de même Raymond-Roger Trencavel à venir lui-même négocier le 15 Août. Il est alors fait prisonnier, les habitants doivent quitter la la ville sans rien emporter mais ont la vie sauve, et c'est Simon de Monfort qui est désigné nouveau comte de Carcassonne. Raymond-Roger meurt le 10 Novembre de la même année, prisonnier de sa propre cité.
Simon de Monfort continue la croisade contre l'hérésie cathare et meurt le 25 Juin 1218 lors du siège de Toulouse. Son fils Amaury prend la succession mais doit reculer et bientôt, en Janvier 1224, il abandonne la ville, et c'est le Raymond Trencavel, fils du comte déchu, qui se proclame vicomte de Carcassonne. Mais dès 1226, le roi de France Louis VIII commence une nouvelle croisade. Devant sa puissante armée la population prend peur et la cité est annexée au domaine royal.
Carcassonne devient alors une place forte très importante car elle surveille la frontière avec le royame d'Aragon, ses défenses se voient donc améliorées :

Entre le 8 Septembre et le 11 Octobre 1240, Raymond Trencavel assiège la ville tenue pour le roi par Gullaume des Ormes. Dès le 9 Septembre les assaillants prennent le faubourg. Les machines de guerre se mettent action de chaque côté, mais la défense tient bon. Des travaux de sape et de mines sont entrepris, parfois même au bout de tunnels creusés à partir du faubourg, mais la défense tient toujours et repousse tous les assauts. Le 11 Octobre les secours envoyés par le roi sont presque arrivés, les attaquants mettent alors feu au faubourg et quitte le siège. Les faubourgs sont alors détruits à cause de la menace qu'ils représentent et reconstruits en contre-bas.
Raymond Trencavel demande pardon au roi en 1246 et part pour la croisade où il montre son courage.

A partir de 1280, Philippe III fait modifier et renforcer l'enceinte intérieure, car Carcassonne reste une place forte très important face à l'Espagne. Elle n'est ensuite plus modifiée. Sa puissance est un bon pouvoir dissuasif, car même pendant la guerre de Cent Ans elle n'est pas attaquée.

La cité est retirée des places de guerre en 1806. Des habitants pauvres s'installent sur les lices et des murs sont détruits pour la récupération des pierres. Après de longues tractations c'est enfin Viollet-le-Duc qui, en 1844, est chargé des restaurations qui commencent en 1852.

 

Aujourd'hui

La visite des deux enceintes, des lices et de l'intérieur de la cité est libre et gratuite. Par contre, la visite du château comtal, accompagnée d'un guide, est payante.

 

Visite en photos

 

 

Entrée de la cité

 

 

Lices entre les 2 enceintes

 

 

 

 

 

Petit appareillage de l'enceinte romaine

 

 

 

 

 

Enceinte extérieure

 

 

 

 

Entrée du château comtal

 

 

 

 

Château comtal

 

 

 

 

Maquette du château

Cheminée

Fenêtre trilobée